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PEUGEOT 406 Coupé V6 (1997 - 2004)

peugeot 406 coupé v6
© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (28/06/2011)

MISS FRANCE

Près de quinze ans après sa sortie, la Peugeot 406 Coupé est entrée dans l’histoire de l’automobile française. Un exploit pour celle qu’on surnomme la Ferrari française et qui aura connu un véritable succès commercial et non un simple succès d’estime. Maintenant qu'une seconde vie en collection se dessine, le plus dur reste de faire son choix parmi les multiples versions proposées, rien qu’en V6…

Texte : Maxime JOLY
Photos : Cédric AUGUSTO

Opposée aux Mercedes CLK W208 V6, BMW 330Ci e46, Honda Accord et Lancia Kappa 20V Turbo ou V6, entre autres, la Peugeot 406 Coupé tira son épingle du jeu en dépassant le cap des 100.000 exemplaires vendus et en s'imposant comme la plus belle voiture française de ces dernières décennies, bien au-delà de nos frontières. C’est grâce à la proposition spontanée d'un membre du forum coupe406.com, que nous avons pu transformer l'essai réalisé en 2001 du coupé 406 V6 210 ch en un guide d'achat occasion détaillé sur l'évolution de cette version. Quoi de mieux pour marquer cette décennie passée qu’une resplendissante première main de 220.000 km ?

PRESENTATION

coupé 406coupé 406

15 mai 1997. Cette date est à marquer d’une pierre blanche pour l’industrie automobile française. Il a été prouvé qu’il est possible de vendre à beaucoup d’exemplaires un véhicule haut de gamme français. Bien sûr, Pininfarina, en charge du projet D85B, n’est pas étranger à ce succès grâce à un dessin sensuel et rappelant instantanément la Ferrari 456 GT. Forcément, une GT française assez chère qui se vend, ça fait désordre. La coopération entre Peugeot et Pininfarina ne datait pas d'hier. En 1951 Peugeot confiait déjà le dessin de sa berline 403 au designer italien. Plus près de nous, on se souvient également des jolis coupé et cabriolet 504, ou encore du coupé 304 et du cabriolet 205 CTI. Après autant de succès avérés, c’est à se demander sérieusement ce qui a poussé Peugeot à cesser sa coopération avec le carrossier italien au moment de concevoir la 407 Coupé, avec le succès que l’on connaît…

Avant même d’en arriver à cette extrémité, la 406 Coupé connut un restylage des plus malheureux (cf. EVOLUTIONS). Elle laissait justement augurer du futur stylistique, discutable, de la marque sochalienne. Le sabotage, puisqu’il n’y a pas d’autre terme possible, était en marche. Quoi qu’il en soit, le coupé du Lion fut intégralement produit en Italie. Aucun élément de carrosserie n’était commun à la berline et l’aérodynamique retravaillée aboutit à un Cx de 0,32. Peugeot choisit de minimiser les différences entre les versions V6 et 4 cylindres, si bien que seuls les étriers Brembo et les jantes BBS à six branches en 16 pouces permettent de savoir à quelle motorisation on a affaire. Une petite chose prête à débat. Elle concerne la couleur des rétroviseurs. Pour faire simple, avant 1999, ils étaient en gris Crépuscule avant de passer au gris Cosmos jusqu’à la fin 2002. L’ultime évolution fut mise en place à partir de l’année suivante avec la peinture Noir Granite. En voilà pour la théorie. Dans les faits, il y a eu des propriétaires qui ont demandé à avoir leurs rétros peints couleur carrosserie.

HABITACLE

interieur v6 packinterieur v6 pack

Les éloges furent unanimes sur le design, beaucoup moins sur l’habitacle. Il ne subit que peu de modifications par rapport à celui de la berline, choix qui fut largement critiqué. Les quatre sièges Recaro, véritables fauteuils Pullman, sont les rares éléments qui distinguent la GT des classiques bétaillères 406. Les assemblages ont bien vieilli sur notre modèle d’essai. Pas de bruit parasite de mobilier ou désagrément de ce genre mais les plastiques ne sont pas tous dignes du standing affiché. Conçue pour pouvoir trimballer une famille en vacances, elle est plus longue que la berline. De cette façon, la polyvalence n’a pas été mise de côté. La trappe à ski et la banquette arrière rabattable devraient ravir quelques pères de famille, tout heureux d’avoir par la même occasion quatre vraies places leur permettant d’échapper au Scénic de leur meilleur ami.

Pour les fadas du cuir adeptes du moindre détail, ils seront contents d’apprendre que trois grandes étapes marquèrent la carrière de la 406 Coupé. Les clients eurent d’abord le choix entre trois couleurs avant que l’Abricot ne soit remplacé par l’Alezan puis au moment du restylage, le Cobalt prit la place de l’Amarante. La belle n’était pas non plus en reste question équipements. La gamme V6 se divisait au lancement en deux niveaux. La version de base vendue 209.500 F et la finition Pack qui pour 25.000 F de plus comprenait la sellerie cuir avec les sièges chauffants à l'avant, la hi-fi JBL et le rétroviseur électrochromatique.

CARACTERISTIQUES


PEUGEOT 406 Coupé V6
v6 es9j4
MOTEUR
Type : 6 cylindres en V à 60°, 24 soupapes
Position : transversal AV
Alimentation : Gestion électronique intégrale Bosch Motronic MP 5.1 / Bosch ME 7.4.6
Cylindrée (cm3) : 2946
Alésage x course (mm) : 87 x 82,6
Puissance maxi (ch à tr/mn) : 194 à 5750 / 210 à 6000
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 267 à 4000 / 285 à 3750
TRANSMISSION
AV
Boîte de vitesses (rapports) : manuelle (5) ou automatique (4)
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm) : Disques ventilés/pleins (305/290)
Pneus Av-Ar : 215/55 WR 16
POIDS
Données constructeur (kg) : 1464 / 1485
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 7,5 / 7,1
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 233 / 235
0-100 km/h : 8"1 / 7"8
400m D.A : 15"8 / 15"7
1000m D.A : 28"8 / 28"6
80 à 120 KM/H (4) : 8"2 / 7"5
80 à 120 KM/H (5) : 11" / 10"
CONSOMMATION
Moyenne constructeur (L/100 km) : 10.9 / 10
PRIX NEUF (1997) : 209.500 FF
COTE (2011) : 6.000 €
PUISSANCE FISCALE :
16/13/14 CV

MOTEUR

Le V6 PRV ayant vécu de la 504 à la 605 tire enfin sa révérence et la France souhaite la bienvenue au V6 ES9J4, issu d'une collaboration entre les deux constructeurs automobile français PSA et Renault. Derrière ce nom barbare, qui n’a de sens que pour une poignée d’irréductibles fanatiques, se cache un nouveau V6 en aluminium conçu chez Peugeot et financé conjointement avec Renault. Contrairement à l’ancien « Peugeot-Renault-Volvo », ce 6 cylindres à 24 soupapes à poussoirs hydrauliques et avec un vilebrequin en acier forgé se distingue par une conception moderne et une architecture classique, propre aux V6. C’est-à-dire avec un angle d’ouverture à 60°. Ce fut au coupé 406 que revint l’honneur de le faire connaître en 1997, avant qu’il ne poursuive sa carrière sur les autres modèles de la marque. Techniquement, les deux chambres du collecteur d’admission sont conformées de façon à optimiser le flux d’air afin d’assurer de la souplesse à la mécanique.

Et de la souplesse, avec 3 litres, il n’en manque pas. Pas la peine de le brusquer pour qu’il reprenne à n’importe quel régime. On a l’agréable impression de rouler sur du velours et le moteur ne semble jamais s'étouffer, même aux régimes les plus bas. C’est avant cela que la déception intervient. Au moment de mettre en route le moteur. On comprend à cet instant que sous sa robe italienne, le cœur de cette 2+2 est bien français. Il ne démérite pas une fois passés les 3.000 tours où un joli feulement métallique se fait – un peu – entendre, mais il n’en reste pas moins trop timide pour garder une place de choix dans nos souvenirs.

Dès le lancement du modèle, Peugeot proposait une boîte mécanique H, à commande par câbles et de type ML5T, à cinq vitesses et la boîte auto HP20, d’origine ZF, à quatre rapports. Plus sportive dans l’âme, nous avons pu essayer la boîte manuelle. Les boîtes PSA ne sont pas réputées pour leur maniement et bien que celle-ci ne déroge pas fondamentalement à la règle, le résultat n'est pas aussi catastrophique qu'on pouvait le craindre. On ne peut se retenir de pester contre le fait que le V6 n’ait pas eu droit à un 6ème rapport qui aurait diminué sa consommation.

Avec 194 chevaux revendiqués, on ne peut pas dire que le V6 sochalien brille par son rendement (65 ch/l). A titre de comparaison, pour atteindre la même valeur de puissance la concurrence 6 cylindres se contente d’un 2.5 sur l’Alfa 156 ou d’un 2.8 chez BMW, ce dernier offrant même davantage de couple. Le V6 2.8 Audi est un peu à part avec ses 30 soupapes mais ne déroge pas à la règle. Notons qu'après le 1er juillet 1998 (millésime 1999) la puissance fiscale du coupé 406 V6 194 ch tombe de 16 CV à 13 CV sans modification technique. Il s'agit simplement d'une nouvelle méthode de calcul du service des impôts. Finissons sur une devinette. Qu’est-ce qui peut se cacher sous le capot de cette sage GT ? Une barre anti-rapprochement. Oui ça étonne…

SUR LA ROUTE

essai 406 coupé v6

Malgré un train avant chargé, le coupé 406 V6 se montre extrêmement précis. De type McPherson, il a été encore amélioré par rapport à la berline Peugeot, pourtant déjà particulièrement bien lotie. Il comporte sur le coupé des triangles en acier forgé, des barres anti-dévers et des amortisseurs à clapets pressurés tandis que le train arrière a trois demi-bras transversaux et un bras longitudinal. Ce dispositif a pour rôle de privilégier le confort, avec succès. Revers de la médaille pour Peugeot, les suspensions pilotées qui étaient en option facturées 6.500 F n’avaient aucune utilité. Par conséquent, cette option est très peu répandue. Le tour de force a été de proposer une suspension confortable sans que cela ne nuise au comportement routier sportif du coupé. Sportif mais pas dangereux. On n’a pas l’impression de risquer sa vie à chaque virage. Les temps de passage de courbe peuvent d’ailleurs être très élevés et compensent un léger manque de panache en lignes droites. Pas de sous-virage ou prise de roulis constaté, avec l’assiette abaissée de 12 mm, la Sochalienne campe bien sur ses appuis et est prête à bondir comme une lionne. L’élargissement des voies de 16 mm assure quant à lui un survirage limité.

Si bien que le choix de s’orienter absolument vers un modèle doté de l’ESP (apparu en même temps que le V6 210 ch) n’est pas un critère fondamental à prendre en compte. Ce dernier dispose de quatre éléments : le répartiteur électronique de freinage, l’antiblocage des roues, l’antipatinage et le contrôle de stabilité. Une autre particularité du coupé 406 V6 par rapport aux versions 4 cylindres est la direction à assistance variable. Bien qu’elle manque de feeling, elle gomme en partie les défauts de la direction assistée électrique. Le freinage a lui aussi été sujet à toutes les attentions. Signés Brembo, les disques de 305 mm reçoivent des étriers à quatre pistons. De quoi stopper sereinement les 1500 kg de la française. Cependant le poids élevé déployé sur l’avant eut pour répercussion d’user prématurément ces gros freins qui ont tendance à se voiler… Même s'il peut presque paraître sous-motorisé par rapport à la concurrence, le coupé Peugeot 406 V6 tient tête aux meilleurs sur le terrain du plaisir de conduite.

EVOLUTION

coupé 406 phase 2 En mai 1999, un nouveau tableau de bord fait son apparition sur la berline 406 phase II et sur le coupé. Il marque l’arrivée du multiplexage partiel des circuits électriques (version dite semi-mux), complété en 2001 par d’autres fonctions, notamment l’aide au freinage d’urgence et l’allumage automatique des feux (version dite full mux). Sous le capot, il faudra attendre la sortie de la 607 en décembre 1999 et une optimisation opérée par Porsche pour que le V6 (ES9J4S) gagne 16 ch et 18 Nm. Le résultat est ainsi plus flatteur avec 210 ch et 285 Nm, aboutissant à un gain de 7 km/h en vitesse de pointe. Tout ça, sans la moindre hausse de prix. En passant entre les mains des sorciers allemands, il hérite du calage variable à l’admission qui permet une meilleure réactivité à bas régime, comme en atteste le couple maximal disponible dès 3750 tr/mn. Les modifications ne se limitent pas à cela puisque le haut-moteur est revu, les chambres de combustion redessinées et le collecteur à double étage est remplacé par un monovolume. Ainsi revu, le V6 français offre des reprises plus vives et une consommation en baisse de près d’un litre. Seulement voilà, ce caractère plus plein à bas régime se traduit par des montées en régime moins rageuses et une sonorité encore plus feutrée. A vous de voir ce qui vous correspond le mieux. En septembre 2001, deux nouvelles boîtes vinrent remplacer les précédentes : une manuelle en W de type ML5C et une automatique autoactive disposant de trois modes. A partir d'avril 2003, le Coupé 406 subit le "restylage de la discorde" et reçoit un nouvel avant, toujours dessiné par Pininfarina. Inspiré de celui de la Ferrari 612 Scaglietti dirons les plus optimistes, il est surtout en phase avec la nouvelle berline 407. Outre leur nouvelle grille "coupe-frites", les coupé 406 phase 2 se remarquent à leur jantes 5 branches "Tacoma" sur les finitions Pack et Griffe. A cette date en effet, une nouvelle finition haut de gamme baptisée Griffe est proposée en complément. Elle comprend en série toutes les options de la V6 Pack sauf le GPS. Produite à 884 exemplaires, en noir Granit, gris Thallium puis gris Hadès, cette version du coupé 406 était uniquement associée au cuir noir Ouragan.

settant anniSERIES LIMITEES
Plusieurs séries spéciales sont venues pimenter l’existence du coupé franco-italien mais deux seulement ont été vendues en France. La première, la Settant’anni, est présentée en octobre 2000 et célèbre le 70ème anniversaire de la maison Pininfarina. Produite à 1305 exemplaires contre 1200 prévus - le premier d’entre eux fut offert à Sergio Pininfarina - cette édition réservée au V6 avait pour particularités d’être livrée avec une teinte exclusive bleu Hyperion (du nom du concept car éponyme) et une sellerie en cuir blanc ou un cuir Alezan avec carrosserie gris Hadès. Dans les deux cas, elle se distingue à l'intérieur avec un cuir bicolore sur le volant et le levier de vitesse, le logo du carrossier sur les appuie-têtes, une plaque numérotée, des jantes Nautilus et un ensemble de bagagerie exclusive. L’Ultima Edizione, seconde série limitée du coupé 406, est assez claire dans son nom pour comprendre de quoi il est question. 2097 exemplaires de ces coupés sortirent des usines à partir de mai 2004, toutes motorisations confondues. Elle proposait un large panel d’équipements de série pour dynamiser la fin de carrière du coupé Peugeot.

ACHETER UNE PEUGEOT 406 COUPÉ V6

Si vous avez toujours rêvé de posséder un coupé Peugeot 406 mais que vous n’avez encore jamais osé sauter le pas, c’est le bon moment. Les prix sont très intéressants en occasion et il y a eu suffisamment d’exemplaires produits pour trouver encore son bonheur. On voit de tout et à tous les prix. Or avec des pièces de carrosserie hors de prix, ou bien plus produites (ailes avant droites par exemple), c’est un élément à prendre en considération avant de signer le chèque. Préférez les modèles d’avant fin 1999 qui étaient dépourvus de tout multiplexage et qui jouissent d’une excellente fiabilité. Avant d’être totalement multiplexés à la fin de l’année suivante, il y eut une période intermédiaire de semi-multiplexage qui engendra de nombreux soucis. Les autres désagréments relevés sont les bobines d’allumage (Sagem) défaillantes sur le V6 210 jusque fin 2001 et le silentbloc moteur du V6 194 ch qui n’est plus disponible à la vente. Question entretien, la distribution est à faire tous les 10 ans ou 120.000 km et coûte environ 1.500 €.

CONCLUSION

:-)
Ligne intemporelle
Comportement souverain
Confort
Fiabilité (multiplexage)
Prix d'achat
:-(
Restylage discutable...
Prix et disponibilité des pièces
Soucis de fiabilité (2000-2002)
Boîte 5 rapports seulement
Assistance variable manquant de feeling

Même si Peugeot aurait pu aller plus loin, on ne peut que se féliciter de la démarche entreprise. Une vraie GT française, on n’avait plus vu ça depuis la Citroën SM ! Nous aurions aimé un V6 à la voix plus démonstrative mais ne boudons pas notre plaisir. Aussi belle qu’au premier jour, fiable et accessible à l’achat, la Peugeot 406 Coupé a tout pour faire rêver. Attention toutefois car il peut se révéler cher à l’usage…

PHOTOS


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Avis des propriétaires

Possesseur du modele V6 de 1998 rouge ecarlate Que dire? a part que c'est une auto fabuleuse, j'ai eu beaucoup d'autos, dont 3 coupés 407, et je dois avouer que le coupé 406 reste un cran au dessus à quasi tous les niveaux, sauf peux etre l'insonorisation à bord; Une tenue de route impressionnante, des sieges pullmans de très grand confort, une ligne juste sublime, et le v6 qui est très souple et agréable au quotidien;

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